Jesse et son frère cadet Edgar, handicapé mental, sont des vagabonds, des êtres nocturnes qui doivent se nourrir de sang humain pour survivre. Durant l'été 1976, alors qu'ils vivent en marge de la société depuis soixante-dix ans, allant de motel en motel, ils rencontrent une jeune femme pourchassée par un gang de motards. Elle bouleverse leur routine macabre et ils décident de la protéger.
Le récit se tisse essentiellement à travers 3 fils narratifs : ceux des deux frères (avec Edgar qui s'exprime de manière enfantine et naïve) entrecoupés par le journal de bord de Charles, le père en quête de vengeance. Ce roman choral plonge les lecteurs dans des scènes d'action très visuelles mais fait aussi ressentir les émotions à travers les pensées des personnages. Quelques flashbacks apportent un éclairage sur les histoires personnelles des protagonistes. Le côté fantastique est très léger, Richard Lange se positionne du côté de ces « vagabonds » et non de leurs victimes. Malgré leur condition, une certaine dose d'humanité persiste chez certains d'entre eux et on s'attache aisément aux personnages des deux frères. Il s'agit avant tout d'un roman noir, une métaphore de la société américaine et de ses nombreux laissés-pour-compte. Un roman fort mêlant actions, suspens et émotions à découvrir !
Les vagabonds, Richard Lange, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par David Fauquemberg, Rivages, 2024, 333 pages.
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