Depuis qu'il a appelé la police pour un billet de banque suspect, le gérant pakistanais de la supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, est hanté par l'image de la mort atroce de son client, un Noir, étouffé par le genou d'un agent. Le portrait d'Emett, l'homme assassiné, se dessine à travers différentes voix qui s'élèvent, succédant au monologue tourmenté du commerçant.
« Je ne peux pas respirer. » Ce cri étranglé, personne ne l’a oublié. Il a été prononcé par Eric Garner, à New York, en 2014, puis par George Floyd, à Minneapolis, en 2020. Tous deux étaient noirs, tous deux sont morts par asphyxie. Inspiré par ces bavures policières, Louis-Philippe Dalembert a transposé à Milwaukee — une ville où il a été enseignant — l’histoire d’Emmett, 46 ans, victime de racisme, de violence, d’injustice. Ce récit est un véritable appel à l'humanisme, à la solidarité et dénonce le racisme qui sévit toujours aux Etats-Unis.
Milwaukee blues, Louis-Philippe Dalembert, S. Wespieser éditeur, 2021, 281 pages.
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