"Mai 2016. La juge Alma Revel doit se prononcer sur le sort d'un jeune homme suspecté d'avoir rejoint l'État islamique en Syrie. À ce dilemme professionnel s'en ajoute un autre, plus intime : mariée, Alma entretient une liaison avec l'avocat qui représente le mis en examen. Entre raison et déraison, ses choix risquent de bouleverser sa vie et celle du pays..." (Babelio)
Après le très bon "Les choses humaines", prix Goncourt des lycéens, traitant notamment du mouvement #metoo, c'est à un autre sujet que s'attaque Karine Tuil : celui du terrorisme. Sans être manichéen, décrivant les doutes, les failles de chacun, Karine Tuil nous livre un portrait humain et sensible d'Alma. Cette dernière, ainsi que ses collègues, portent sur leur dos des décisions qui peuvent se révéler justes ou non, bonnes ou non. On apprend beaucoup de choses dans ce roman sur le système judiciaire, sur les missions de ses hommes et femmes de l'ombre ; l'auteure tente aussi de comprendre le pourquoi du terrorisme. L'alternance de courts chapitres (point de vue d'Alma, reproduction de l'interrogatoire) donne du souffle au récit et une vraie intensité dramatique. Une réussite !
La décision, Karine Tuil, Gallimard, 2021, 304 pages.